24.03.2023
Dois-je prendre un parapluie ce matin ? Y aura-t-il du brouillard sur les routes ou les aéroports ? Faut-il protéger les plantes du gel ? Mais surtout, un épisode météo extrême menace-t-il les biens et les personnes ?
Les prévisions météo font partie de notre quotidien, que ce soit à la télévision ou sur nos appli internet, et les informations sur lesquelles elles se basent proviennent de l’espace. Les satellites Meteosat européens, parmi les plus sophistiqués au monde, fournissent depuis plus de 40 ans ces données qui font véritablement la pluie et le beau temps.
Ils aident les météorologues à préparer leurs bulletins du jour, à identifier et surveiller l’évolution de phénomènes météo potentiellement dangereux, et à prévoir les effets de ces risques pour mieux protéger les vies humaines et les infrastructures.
Ces informations sont également critiques pour la sécurité du transport aérien, maritime et routier, de même que pour la gestion journalière de l’agriculture, la construction et un large éventail de secteurs d’activités.
Et derrière tout cela, il y a Ariane, qui a mis ces satellites en orbite
Les fusées Ariane ont lancé tous les satellites de la famille Meteosat, à l’exception d’un seul, soit 12 satellites à ce jour, et d’autres à venir. Meteosat-1 a été lancé en 1977 avant que la première Ariane ne soit disponible. Meteosat-2 a été lancé le 19 juin 1981 à bord d’un des premiers vols de qualification d’Ariane 1 depuis le port spatial européen de Kourou, en Guyane française. Le succès fut total.
Ariane 4 a ensuite pris le relais en lançant les cinq Meteosat suivants, dont le dernier de la première génération, Meteosat-7, le 2 septembre 1997.
Les satellites Meteosat gravitent en orbite géostationnaire à 36 000 km au-dessus de la Terre, afin de se déplacer de manière exactement synchrone avec elle et rester constamment au-dessus du même point de la surface. Cette posture permet d’observer la même région et de transmettre un flux continu d’images de tout le disque terrestre. Cette position orbitale à la croisée du méridien de Greenwich et de l’équateur offre à ces satellites une vue imprenable sur toute l’Europe, l’Afrique et l’Atlantique Est.
Les satellites géostationnaires fournissent des images essentielles pour la prévision à très court terme d’épisodes météo extrêmes (« nowcasting »), les prévisions météo à plus ou moins long terme, et la veille climatique.
Les satellites Meteosat Seconde Génération (Meteosat-8 à -11) ont apporté un progrès considérable par rapport aux précédents. Tous ont été parfaitement lancés par Ariane 5 entre 2002 et 2015. Ils livrent tous les quarts d’heure des images de tout le disque terrestre (Europe, Afrique et une partie des océans Atlantique et Indien), ainsi que des images en mode « rapid-scanning » / balayage rapide) toutes les cinq minutes.
Le premier satellite Meteosat Troisième Génération (MTG) a été lancé le 13 décembre 2022 par Ariane 5, ouvrant une nouvelle ère dans les prévisions météorologiques.
Meteosat-12 fournira une image complète de la situation météo toutes les 10 minutes, soit 5 de moins qu’actuellement, et distinguera les plus infimes détails dans l’atmosphère (jusqu’à 500 m de résolution), sur un plus large spectre du visible. Une importante et précieuse innovation est l’intégration d’un imageur capable de détecter les éclairs, généralement annonciateurs de vents forts et de grêle.
Ariane 6 lancera les prochains membres de la lignée Meteosat pour assurer la continuité de prévisions météo fiables et précises à travers toute l’Europe.